La série des Disparitions expose différentes manières d’apparaître tout en disparaissant au regard en confrontant le document d’archive à un mode d'exposition fragmenté. Dépourvus de leur contexte d’origine, les protagonistes représentés s'érigent non plus comme des personnes à l’historicité avérée, mais comme des personnages aux actions ambiguës.

On reconnait le cliché « Coney Island, New York » du photographe Garry Winogrand dans Le baigneur. Un général SS immortalisé par la photographe Lee Miler, retrouvé noyé lors de la libération des camps, devient un simple « dormeur ». Plus loin, on remarque les célèbres mouvements de foule déclenchés à l'origine par les rassemblements de Mai 68 dans les villes de Paris et Bordeaux dans Les coureurs et La rencontre, qui font écho à Le danseur, symbole des protestations étudiantes du 4 mai 1970 dans l’Université d’État du Kent dans l’Ohio, où les forces de l'ordre ont tiré à soixante-sept reprises en l'espace de quelques secondes sur la foule, faisant quatre morts et neuf blessés.

À travers ce nouveau statut, qui brouille les facteurs d’identification des scènes représentées, la place qui importe est à présent celle que ces personnages occupent dans leurs histoires hypothétiques, permises par l’ajout d’un fond neutre qui dispense au regard de se disperser.

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Exposition organisée par les étudiants du Master Arts plastiques - Théorie et pratique de la Faculté des arts de l'Université de Strasbourg diplômés en 2019, sous la direction de Chiara PALERMO et Frédéric CAILLARD, et avec le soutien de l'ACCRA, de la Faculté des Arts (université de Strasbourg) et de l'IdEx de l'Université de Strasbourg, dans le cadre des Journées de l'Architecture 2018. 

Artistes exposants : Jing Bai, Diana Ianakieva, Cynthia Montier, Yannick Tossing et Juliana Zepka.